Aujourd’hui j’ai choisi de m’embarquer une nouvelle fois dans un RDV des maux mots (je recycle mes jeux de mots, et alors ?) lancé par Brin de Maman avec une citation en apparence douce et bucolique « le souvenir est le parfum de l’âme » de George Sand.

Je me couvre une nouvelle fois de honte car George Sand était pour moi jusqu’alors un illustre inconnu. J’en avais vaguement entendu parlé mais j’étais dans l’incapacité la plus totale de nommer une de ses oeuvres. Imagine ma surprise quand j’ai découvert que notre ami George s’appelle en fait Aurore.

Comble du comble de mon inculture (car oui on peut faire pire), je ne connaissais pas non plus Tamara de Lempicka, la peintre dont Maman Lempicka a emprunté le nom de famille (coucou à toi si tu passes par là). Je pensais son nom choisi en l’honneur du parfum Lolita Lempicka dont les notes étouffantes avaient empestées tout mon collège. J’imaginais donc Maman Lempicka en mode lolita qui cocotte, habillée Pimkie ou Jennifer de la tête aux pieds (je suis irrécupérable, je sais).

Revenons à nos moutons. Aurore possédait un grand nez (si si c’est vrai) et était particulièrement sensible aux odeurs. Sa mémoire olfactive était puissante et les comparaisons et métaphores liées au monde du parfum abondent dans ses oeuvres (que je n’ai pas lu mais si c’est Wikipédia qui le dit c’est donc vrai).
En ce qui concerne mes propres souvenirs olfactifs je me rappelle de l’étage de ma résidence étudiante qui empestait l’herbe (si tu vois ce que je veux dire…) et dont la forte odeur frappait de plein fouet car madame dinde et son petit ami de l’époque faisaient pousser dans leur placard. Ne prend pas cette mine effarouchée derrière ton écran, quand tu avais 20 ans tu avais toi aussi disparu sous des volutes de fumée (comment ça non ??!).

Je me rappelle du tofu fermenté qui embaumait sur des dizaines de mètres à la ronde dans les marchés de nuit, du durian dont la douce fragrance d’oignon pourri gâchait tout un repas, de l’enveloppante pollution asiatique moite et chaude mais aussi du poisson séchant dans les rues et du poulet frit dont je raffolais en fin de soirée.

Je me rappelle de l’odeur de cheval mêlée à celle du crottin qui régnait dans l’écurie de mon père, celle plus agréable du cuir dans la sellerie, celle du gros tas de fumier bien caché derrière les arbres et celle du cheval recouvert d’une crasse bien odorante après une longue promenade.

De nos jours je suis perplexe face à cette mode qui nous oblige à avoir recours à des odeurs chimiques, nocives pour notre santé et pour l’environnement (déodorants, parfums, bougies, crèmes, shampoing, produits ménagers parfumés…). Pourquoi devons nous donc sentir ce que nous ne sommes pas ? À quoi sert cette surenchère de parfums dans nos vies ?

Je suis gênée (le mot est faible) par certaines femmes que je côtoie et qui empoisonne l’air que je respire avec leurs parfums écoeurants. Qu’elles puissent se sentir belles et désirables au sein d’un tel nuage radioactif me sidère tant je préfère mille fois sentir l’ail ou le vinaigre que le Coco Chanel.

Pourtant avant j’aimais bien l’eau dynamisante, l’assouplissant dans le linge, les bougies parfumées, les produits ménagers « Fête des fleurs ». Puis il y a eu cette remise en question : pourquoi est ce que je parfume absolument tout ce qui m’en entoure : ma maison, ma voiture, mon linge, mon corps, mes cheveux… ?
Outre un certain plaisir olfactif les odeurs nous rassurent car elles sont amalgamées au propre. Elles permettent de renvoyer une image positive de nous même : celle d’une femme coquette et désirable qui prend soin d’elle, celle d’une fée du logis qui entretient sa maison… Les publicitaires en profitent à grands coups d’insidieuses promesses mensongères :




Voilà pour mon interprêtation très free style de cette citation ! Si tu veux encore plus de bonheur je t’invite à te délecter de ma première participation au RDV des mots sur une citation à coucher dehors de Francis Bacon : on ne peut vaincre la nature qu’en lui obéissant. Promis c’est drôle !
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Quels sont les odeurs qui ont marquées ta vie ? Quelles sont celles qui t’accompagnent au quotidien ? Raconte moi tout dans les commentaires !
Je suis très sensible aux odeurs aussi ! Celle du parfum de ma grand-mère, Shalimar (et non ma grand-mère n’étais pas une bombasse habillée que de chaines de bijoux et vivant une historie passionnées dans un palais indien…) , l’odeur de l’Ambre Solaire qui me rappelle les grandes vacances passées dans la maison familiale dans le Sud, celle du buis qui me rend tout de suite nostalgique. Je ne porte plus du parfum que de manière occasionnelle, et je suis pour l’instant fidèle à l’Eau d’Hadrien d’Annick Goutal. Je déteste aussi les parfums lourds et sucrés, le pire étant le Poison de Dior (qui porte bien son nom ah ah ah). Dans le genre nauséeux, le Lolita Lempicka est pas mal non plus, sans oublier le légendaire Angel de Mugler qui a empuanti les années 1990.
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La mémoire olfactive c’est quelque chose de très curieux je trouve ! Une simple odeur peut me rappeler des lieux, des personnes, des anecdotes… la pire des odeurs étant celle du désinfectant de l’école maternelle, qui, même aujourd’hui, m’angoisse terriblement ! À cas ou tu n’aurais pas deviné, l’école maternelle j’ai pas trop aimé ! En revanche, celle de l’herbe me rappelle de bons souvenirs 😉
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Merci pour ton commentaire ☀️ !
Attention quand je dis que je faisais pousser de l’herbe c’était uniquement par défi botanique, jamais je n’aurais eu l’idée d’en consommer 🤣 ! Pas comme toi 🤣 ! Je blague bien sûr 😉.
Tu dois avoir une bonne mémoire 👍 car personnellement je ne me souviens pas de mes années en école maternelle !
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Je pense que l’on a tous une certaine mémoire olfactive liée à nos souvenirs !! Pour ma part, en ce moment, l’odeur des herbes fraiches en début de soirée me ramènent chaque fois en enfance dans mes souvenirs d’été en famille 😉
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Merci pour ton commentaire Charlotte ☀️ !
Voilà un souvenir tout à fait politiquement correct car quand tu parles d’herbes fraiches je me doute que tu ne parles pas des mêmes herbes que moi 🤣 !
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Haha ! J’adore ta participation une fois de plus ! (que je viens de relire puisque je n’avais pas eu le temps de la commenter la première fois X) ) Je n’ai pas deviné la ville dans laquelle tu as vécu 4 ans… (éclair moi please) et j’ai aussi pensé au parfum étouffant pour notre copinaute maman Lempicka ^^
Merci beaucoup pour cette deuxième très amusante participation !
EM.
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